- YOUNG (PLAN)
- YOUNG (PLAN)YOUNG PLAN (1929)Préparé par une commission d’experts et destiné à remplacer le plan Dawes, l’élaboration du plan Young a commencé en février 1929. Dans l’esprit de beaucoup, il s’agissait de mettre fin à l’incertitude résultant de l’article 234 du traité de Versailles, qui permettait à l’Allemagne de demander à la commission des Réparations de réviser un état de paiement. Le président de ce comité d’experts est un Américain, Owen D. Young, juriste et homme d’affaires. La France a formulé le désir de recevoir les sommes nécessaires au montant des dettes interalliées et une indemnité pour ses dommages de guerre. Le plan prévoit deux séries d’annuités commençant le 1er août 1930, après une période transitoire de sept mois: la première série est formée de trente-six annuités qui doivent croître de 1 685 millions à 2 425 millions de marks (réparations et dettes); la deuxième série est de vingt-deux annuités d’environ 1 650 millions (pour les dettes de guerre). La valeur des annuités Young, au 1er septembre 1929, était estimée inférieure de 17 p. 100 à l’annuité équivalente du plan Dawes. Le pouvoir et l’autonomie de l’Allemagne se trouvent accentués, la clause de sauvegarde l’est moins. Il est prévu qu’au cours de la première série l’annuité soit divisée en fractions invariables (600 millions de marks par an) et en fractions «conditionnelles» dont le paiement pourra être différé. Quant à la commission des Réparations, elle doit être supprimée et remplacée par une Banque des règlements internationaux. L’Allemagne et l’Angleterre, qui n’aimaient pas le principe de la révision du plan Dawes, demandèrent l’évacuation de la Rhénanie, les contrôles interalliés furent supprimés au profit de pouvoirs éventuels devant la Cour permanente de justice internationale. Si l’application du plan Young est tout d’abord rigoureuse, il n’en est plus ainsi lorsque se font ressentir les effets de la crise de 1929. Le 20 juin 1931, le président des États-Unis, Edgar Hoover, propose solennellement la suspension de «tous paiements sur les dettes intergouvernementales, dettes de réparations et de relèvements». Le moratoire d’un an demandé aux Européens semble leur laisser le soin de régler leurs problèmes de réparations sans pour autant suspendre le règlement des dettes interalliées. L’Allemagne est alors dans l’incapacité de survivre sans apport extérieur, la France décide d’interrompre ses propres remboursements aux États-Unis si l’Allemagne interrompt les siens. En juin 1932, lors de la conférence de Lausanne, on prévoit pour toutes les réparations un forfait général de trois milliards de marks à verser à la Banque des règlements internationaux. À la fin de 1932, le règlement des dettes consécutives à la guerre de 1914-1918 semble terminé. La période de vie politique qui prépare celle de 1939 commençant en janvier 1933, on ne parlera plus des réparations dues au titre de la Première Guerre mondiale.
Encyclopédie Universelle. 2012.